COMMUNIQUÉ D' ACR du 15/11/2019
BONNE NOUVELLE ! Un combat de 20 ans enfin abouti pour l'Association des Chats des Rues ! Un grand merci à vous tous pour votre présence en ce jour mémorable, sans oublier tous les soutiens de notre quotidien.
" Enfin, ce jour est arrivé. Plus de 20 ans que j'attendais ce moment, cette décision que prendrait le politique, c’est-à-dire, donner un terrain et un local pour ouvrir un refuge et venir en aide à ces bêtes de la rue que sont les chats. Qu’il est réconfortant de voir aboutir un combat de plus de 20 ans. Oh, le chemin n’est pas terminé bien sûr, mais quel grand pas !
Le 1er pas fut franchi avec la ville de Fontenay-sous-bois, au 20ème siècle déjà, en signant notre 1ère convention avec une mairie. Petit à petit, d’autres municipalités emboitèrent le pas et elles nous sont restées fidèles car convaincues que cette action devait se poursuivre pour bien vivre sa ville.
Mais que d’embuches, que de railleries, que de mépris rencontrés tout au long de ces années. Enfin, peu importe, 13 000 chats plus tard, 4 salariées, 250 adhérents, plus d’une centaine de bénévoles et maintenant, un refuge municipal,
ACR accueille, soigne, stérilise, identifie, toujours les chats des rues.Aujourd’hui, ACR a des conventions pour l’organisation éthique des chats des rues avec les villes de Montreuil, Rosny, Villemomble et Gagny pour le 93 et Fontenay, Ivry, Orly pour le 94.Organiser les chats des rues, c’est réguler leur reproduction de manière respectueuse par la stérilisation, c’est les soigner lorsqu’ils sont malades ou blessés, c’est aussi leur fournir un abri pour les protéger du froid et de la pluie. C’est aussi donner des perspectives professionnelles avec des emplois qui demandent des compétences et des transmissions de savoir-faire. Si capturer les chats était si facile, il n’y aurait plus de chats errants.
Porter attention et assistance aux chats des rues permet certes, de soulager la misère animale qui est à portée de nous, mais aussi, à développer l’empathie pour ces animaux afin que ce soit un exemple pour éprouver de la sensibilité pour autrui. En d’autres termes, que le respect des uns entraine le respect des autres. Ainsi, si dans le quotidien de chacun, et en particuliers des enfants, il est normal de bien traiter les animaux qu’ils croisent, alors, il leur apparaitra normal de ne pas mépriser ou faire souffrir leur copains et copines.
Et puis, n’oublions pas que très souvent, derrière un problème à 4 pattes, il y a un problème à 2 pattes. Ne jugeons pas trop vite ces personnes qui accumulent les chats chez elles, le syndrome de Noé, et aidons-les plutôt à se sortir de cet enfer tant pour elles que pour les animaux.
D’ailleurs, à la base de tout groupe de chats des rues, c’est bien un chat et une chatte perdue ou abandonnée qui se rencontrent. Souvent les personnes qui prennent pitié pour ces bêtes sont accablées par les riverains qui ont peur d’une reproduction incontrôlée et de mauvaises pratiques avec des gamelles déposées dans un recoin ou sous un bosquet.
Le nourrissage n’est pas toujours un problème mais une nécessité quasi vitale pour les protecteurs et protectrices. Nourrir les chats dans la rue, c’est se sentir utile à l’autre, celui qui qui vous attend, celui qui ne se laisse pas toucher mais qui vous regarde avec une telle reconnaissance quand il a mangé, que vous êtes comblé pour le restant de la journée.
Aujourd’hui, on découvre les bienfaits d’un animal auprès de personnes âgées ou de personnes en difficulté.
ACR a réalisé plusieurs actions dans des maisons de retraite en y plaçant des chats ou en les organisant de façon à ce que les résidents puissent nourrir les chats de dehors en toute quiétude.
Ainsi, l’année dernière, la ville de Rosny/bois nous a fait construire un abri de jardin dans l’enceinte de l’EHPAD Les Tulipiers afin que les résidentes puissent nourrir les chats du jardin de manière officielle et sécurisée. Bien évidemment, tous les chats étaient stérilisés comme le sont les chats des rues de Rosny.
En effet, pour les fondatrices d’ACR, défendre les animaux, c’est défendre une certaine conception de la société. Une société où la différence n’entraine pas le mépris, l’exploitation, le droit de décider de la vie ou de la mort d’un individu par un autre individu. Mais au contraire, une société où la différence est une richesse qu’il faut partager pour en avoir tous les bienfaits.
Les préjugés nous sclérosent la réalité du monde et enferment les êtres discriminés dans le silence, un silence d’où ils ne peuvent sortir que grâce au courage de ceux qui ont la parole. Bien sûr, vous l’aurez compris, ce message s’adresse aussi bien aux espèces différentes de la nôtre qu’au sein même de notre propre espèce.
Du point de vue écologique, la question de fond que pose ACR est la suivante : dans quelle ville voulons-nous vivre ? Une ville avec de la nature et des animaux, ou une ville aseptisée ? Si nous choisissons de vivre avec une nature en ville, alors il nous faut l’organiser un minimum pour éviter les conflits d’usage et de voisinage.
Dans le passé et aujourd’hui encore, nous tuons les animaux lorsqu’ils dérangent nos projets. Jusqu’à quand pensons-nous pouvoir agir ainsi ? La vision d’ACR est qu’aujourd’hui et demain, il nous faut cohabiter avec les animaux de la ville, les respecter et apprécier la nature. S’il faut vivre ensemble, humains, animaux et végétaux, il nous faut donc apprendre le partage limité de l’espace urbain. Cohabiter signifie alors apprendre à gérer les conflits tout autant que les relations affectives qui lient nombre de nos concitoyens à certains animaux de la rue.
Les chats en sont un exemple mais cet exemple doit ouvrir la voie au respect de tous les animaux que nous côtoyons, même ceux auxquels nous ne faisons pas attention ou ceux dont nous avons peur. C’est donc un changement dans nos habitudes et dans notre comportement que nous devons initier dès à présent car il n’y a pas de temps à perdre. Commençons donc par ce dont nous sommes responsables et ce qui est à porter de notre main et j’irai même jusqu’à notre bouche.
A ne pas en douter, notre avenir, celui de l’humanité, tient au changement de regard que nous serons capables d’avoir sur les animaux et la nature en général. Nous voilà prévenus du programme pour les années à venir !
Je remercie tous les représentants des associations de protection animale ici présents qui oeuvrent à donner une seconde chance à des animaux meurtris et à faire comprendre à la société que chaque être vivant de cette planète a envie de vivre sa vie.
Je remercie mesdames et messieurs les élus pour leur volonté affichée de faire respecter les animaux pendant leur mandat.
Je remercie toutes les bonnes volontés qui ont participé à la réalisation de ce projet, les salariées et les bénévoles d’ACR, mais aussi les services municipaux qui ont été très volontaires.
Un salut particulier à Quentin Corzani, collaborateur du maire, qui a poussé ce projet avec compétence et gentillesse.
Un énorme coup de chapeau à la médiatrice bénévole de l’animal en ville, nommée et mandatée par la municipalité pour régler et anticiper des problèmes liés à la présence d’animaux, à savoir Marie-Hélène Carlier avec laquelle j’ai partagé la joie des travaux, mais surtout celle de voir que ce projet est devenu réalité.
Ma plus grande admiration et mes plus affectueuses pensées vont à Pascale qui m’accompagne depuis plus de 30 ans dans mes convictions et mes projets, qui m’a toujours soutenu dans les moments difficiles, m’a apaisé dans les moments de colère et m’a guidé avec bon sens et pragmatisme.
C’est donc une réussite collective que nous fêtons aujourd’hui. Ces nouveaux locaux sont donc l’illustration d’un nouveau pas de l’engagement politique envers les animaux de Patrice Bessac et de la municipalité de Montreuil.
Après les invitations au cirque sans animaux, le repas végétarien hebdomadaire dans les cantines, la convention avec ACR et ce nouveau refuge, la ville de Montreuil va poursuivre sa démarche en faveur du respect des animaux. En effet, pour l’instant, seule, la partie des soins a déménagé. Mais ACR propose une issue vers la vie pour chaque chat capturé, quel que soit son caractère. Soit l’animal est remis sur son site de vie initial auprès de son protecteur-trice, soit il est mis à l’adoption.
Alors bientôt, sur une partie de ce terrain, de nouveaux locaux accueillerons la partie adoption d’ACR. La municipalité est une réelle partenaire de ce projet. Nous avons fait appel à Est-Ensemble et au conseil régional IDF pour participer au financement. Leur écoute et leur réaction laissent présager les meilleures perspectives qui soient.
Alors, partageons ensemble ce moment de bonheur, et je vous dis à toutes et à tous, en avant pour de nouvelles aventures pour un monde meilleur ! "
Catherine Dehay, présidente d'ACR