En Amérique du Sud, vivent des amphibiens très venimeux. Dans ces forêts tropicales, il existe deux genres de grenouilles dangereuses : les dendrobates et les phyllobates.
Ces deux familles d'Anoures comptent les espèces qui produisent la substance la plus toxique du monde animal.
Des grenouilles très venimeusesCes minuscules batraciens, de 2 à 7 cm, aux couleurs éclatantes sont si colorés qu’on les nomme également « grenouilles peintes ».
Certaines tribus d’Amazonie les appellent « grenouilles à flèches ». Leur peau renferme un poison extrêmement violent que les chasseurs recueillent pour en enduire leurs flèches. Ce poison est 250 fois plus puissant que le curare.
Ils le collectent goutte à goutte en maintenant la grenouille au-dessus du feu puis le laissent mariner avant d’y tremper les pointes de leurs armes.
La substance toxique, la batrachotoxine, est secrétée par des glandes de leur peau. Une espèce est particulièrement toxique: Phyllobates terribilis qui secrète assez de poison pour tuer 10 hommes.
La batrachotoxine et la recherche médicaleLa grenouille ne produit pas cette toxine naturellement. Une récente étude a démontré que ce poison provient de certains insectes que les batraciens ingèrent. Si un dendrobate est placé dans un environnement artificiel, sa peau perd peu à peu cette arme défensive.
Les toxines secrétées par ces grenouilles font partie du groupe des alcaloïdes d’où leur grand intérêt pour les chercheurs.
Par exemple, l’un de ces alcaloïdes est l’épibatidine qui est un analgésique deux cent fois plus puissant que la morphine.
C’est au début des années 90 que l’on a réussi à synthétiser la molécule. Ces batraciens font l’objet de nombreuses études dans le cadre de la recherche médicale. Il nous reste encore beaucoup à découvrir car la plupart de leurs toxines n’ont pas encore été reproduites en laboratoire.
La peau des amphibiensLeur peau est lisse et nue. Ils n’ont ni carapace, ni écailles pour se protéger. Toutefois, l’épiderme, peut former des épines, des reliefs, des bourrelets ou des callosités.
Les couches profondes abritent des glandes à venin. D’autres cellules fabriquent des colorants jaunes, bruns, verts ou rouges. Ce sont ces pigments qui donnent à la peau sa teinte.
La peau a une fonction vitale. Sa structure permet aux anoures de respirer et d’absorber de l’eau. Elle joue également un rôle défensif grâce aux glandes à venin qu’elle contient. Les pigments constituent selon le cas un bon camouflage ou un signe d’avertissement.
Exemples de dendrobatesLa famille des Dendrobatidae compte environ 228 espèces. Les Dendrobatidés vivent tous en Amérique du Sud. Ce sont des anoures de petite taille.
Dendrobates leucomelas ou reinette jaguarCommes les dendrobates, les phyllobates mâles s'occupent avec soin de leur progéniture. Les mâles transportent sur leur dos la ponte qu'ils ont fécondées. Ils la déposeront ultérieurement dans un plan d'eau.
La grenouille des fraises (Dendrobates pumilio). Elle vit au Costa Rica. Ses doigts sont pourvus de disques adhésifs qui lui permettent d’évoluer dans le feuillage des plantes. Sa livrée peut être d’un beau rouge fraise.
Grenouille des fraisesDendrobates tinctorius (Dendrobate à tapirer). On le trouve en Amérique du Sud. Comme tous les dendrobates, cette espèce vit en petits groupes. A la saison des amours, les mâles se battent pour défendre leur territoire. Sa taille varie de 3 à 7 cm.
En général, les dendrobates sont de bons parents. Chez certaines espèces, les géniteurs prennent grand soin de leurs œufs déposés dans le feuillage, allant jusqu’à les humidifier.
Dendrobate doré (Dendrobates auratus). On trouve cette espèce en Amérique centrale et en Amérique du Sud.
Forme verte. Dendrobate doréCe dendrobate est arboricole. Son venin est si puissant qu’il dissuade la plupart de ses prédateurs, à l’exception de quelques araignées.
source http://www.dinosoria.com/grenouille_toxique.htm